Comment gérer des personnes réfractaires à l’autorité ?

Dans l’exercice de leur fonction, les gestionnaires doivent s’adapter à différents types de personnalités… dont certaines qui contestent invariablement leur autorité. Comment aborder le problème ? On en discute avec Éric Provencher, CRHA, psychologue organisationnel chez HUMANA conseil.

Tout d’abord, quand on parle d’employés pathologiquement réfractaires à l’autorité, « on ne parle pas d’une contestation occasionnelle, explique Éric Provencher, mais d’une remise en question systématique et irrationnelle de l’autorité ». Une attitude désagréable qui nuit au climat de travail, notamment en augmentant les risques de conflits, de congés de maladie et de démissions.

Mais quels sont les types de personnalité en question ? Et comment les gérer ?

Le paranoïaque

Considérant ses supérieurs comme des exploiteurs, l’employé paranoïaque démontre une attitude de méfiance et de confrontation envers l’autorité. Pour le gérer, des comportements de routinisation sont à privilégier, comme lui expliquer à l’avance les raisons d’une décision.

Le narcissique

Alors que le paranoïaque voit des ennemis partout, le narcissique se voit partout ! Convaincu de sa grandeur, il se considère au-dessus de l’autorité. « Il faut alors adopter un profil bas (édulcoration), explique Éric Provencher, en taisant ses propres réalisations, ou encore, en formulant des commentaires factuels et sincères, dénués de superlatifs. »

L’antisocial

Pour l’antisocial, les règlements n’existent pas. Devant cette négation de l’autorité, mieux vaut recourir à la neutralisation, soit un mode de gestion à la fois distant et diffus. Appliquer les procédures de manière ferme et détachée va dans ce sens.

Le passif-agressif

Certain que ses supérieurs mésestiment ses capacités, le passif-agressif résiste à l’autorité de façon détournée (évitement, procrastination…). Ici, la meilleure option est la systématisation, soit l’installation de systèmes permettant, entre autres, de vérifier les tâches accomplies et l’assiduité au travail.

Également, afin d’endiguer l’émergence des comportements déviants, Éric Provencher conseille d’appliquer les trucs suivants : garder le contrôle de ses émotions ; avoir des objectifs et des règlements bien définis ; faire des rencontres individuelles régulières ; utiliser une approche d’intervention béhaviorale (visant la modification des comportements indésirables) ; et écrire, au besoin, un contrat moral ou un plan d’accompagnement.

Finalement, il encourage les professionnels RH à bien se connaître pour mieux intervenir : « Ils peuvent se demander si l’employé leur rappelle quelqu’un avec qui ils ont eu des difficultés dans le passé. Si oui, pourquoi ? Et quel est leur besoin, maintenant ? »

Surtout, ne pas hésiter à demander l’aide d’un spécialiste en santé mentale… car tout le monde a le droit d’être heureux au travail !

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