Le gestionnaire de projet du futur sous la loupe

À quoi ressemblera le gestionnaire de projet du futur ? On se penche sur les compétences et les qualités qui seront exigées de ces professionnels au cours des prochaines années.

 Si les compétences techniques des gestionnaires de projet ont longtemps été considérées comme essentielles, ce sera de moins en moins le cas, estime Caroline Coulombe, professeure au Département de management et technologie à l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM). « Les gestionnaires de projet d’aujourd’hui sont avant tout de bons coordonnateurs d’équipe », lance-t-elle d’entrée de jeu.

 Cela signifie aussi qu’ils doivent savoir miser sur les différentes personnalités et les expertises variées au sein d’une même équipe. « Traditionnellement, c’était un poste très technique, mais maintenant, les gestionnaires de projet jouent dans un plus grand carré de sable », illustre-t-elle.

 Les organisations rechercheront donc davantage de candidats qui comprennent les techniques d’une industrie donnée ou qui en maîtrisent la base, certes, mais « surtout des gens qui sont capables de naviguer dans la politique organisationnelle tout en sachant bien communiquer les informations pertinentes ».

 Ces aptitudes en communication leur serviront non seulement au sein même de l’équipe — le gestionnaire est un peu comme le chef d’orchestre —, mais aussi sur la place publique. « Les projets sont de plus en plus exposés et connus des citoyens, rappelle Caroline Coulombe. Il faut donc que quelqu’un puisse parler à tout le monde et ait les habiletés requises pour bien expliquer le projet. »

 En outre, un bon gestionnaire de projet sera à la fois curieux et flexible, estime la professeure, dont les recherches portent justement sur les compétences de ces professionnels.

 La prochaine étape ? Se concentrer davantage sur les enjeux éthiques et l’acceptabilité sociale. « Dans un monde [où la transparence est valorisée], il faudra recruter des gens qui sont en mesure de réfléchir aux enjeux éthiques que ces projets amènent, fait valoir la spécialiste. Ces qualités — le jugement critique et la capacité à la réflexion éthique — ne se trouvent pas encore dans les offres d’emploi, mais ça s’en vient. C’est aussi en train de s’installer dans le cursus scolaire. »

 Et la formation ?

La formation continue semble être une voie de plus en plus privilégiée par les professionnels de la gestion de projet pour s’assurer de mettre en place les meilleures pratiques. Ainsi, 90 % des gestionnaires de projet interrogés dans le cadre d’une enquête menée en 2017 par la firme Axelos estiment que la formation continue demeurera essentielle à l’exercice de leur profession.

« Ce qui est clair, précise Caroline Coulombe, c’est que les formations contextualisées aux projets ont un plus grand impact. »

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